08 juin 2007

Dans la nuit Mozambique

Je suis le dernier. Tous ceux à qui je pense, tous ceux qui peuplent ma mémoire, tous ces noms que je connais, qui me rappellent un visage, sont des noms de disparus (...). La longue pipe de ma mémoire, sur laquelle je tire des bouffés de passé, emplit mon âme de visages morts et de sourires blessés.

Lu dans le recueil de récits de Laurent Gaudé Dans la nuit Mozambique, aux éditions Actes Sud.

Il y a aussi dans ce recueil un récit dédicacé à Simon Kim - que je salue aussi pour l'avoir connu en même temps que Laurent Gaudé sur les bancs de l'école, et avec qui je garde aussi de bons souvenirs de lectures - dans lequel on peut trouver cette anecdote sympathique :

- "Vous savez ce qui se passera à Lisbonne le jour de l'Apocalypse ?" demanda Fernando d'un air malin.
Les trois hôtes firent non de la tête.
"Rien, reprit le cuisinier, il ne se passera rien. Le Portugal est toujours en retard. Le jour où le monde sombrera, où le ciel s'ouvrira et où des déluges de feu détruiront les hommes, il ne se passera rien à Lisbonne. Même pour l'Apocalypse nous serons en retard. Pendant quelques jours, il fera encore bon vivre ici tandis que partout ailleurs le monde croulera

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